Les Rencontres sur la santé bucco-dentaire se sont déployées en trois tables-rondes abordant successivement la prévention, la régulation et l’accès aux soins. Les participants ont notamment insisté sur l’importance d’un cadre national plus lisible pour accompagner les professionnels et les patients, la nécessité d’améliorer l’information du public, ainsi que de sécuriser davantage l’accès aux dispositifs médicaux conformes et innovants.
L’événement a aussi été l’occasion de révéler les principaux enseignements de la 3ème édition du baromètre réalisé en partenariat avec l’Union Française pour la Santé Bucco-Dentaire (UFSBD) avec près de 1.000 praticiens participants. Ce baromètre confirme que la prévention reste un défi majeur : les urgences demeurent le premier motif de consultation, un signe que le suivi régulier n’est pas encore suffisamment ancré dans les habitudes des patients. Près de 92 % des chirurgiens-dentistes estiment que leurs patients ne disposent pas des connaissances nécessaires pour prévenir les maladies parodontales, tandis que 60 % constatent que le lien entre santé bucco-dentaire et santé générale est encore difficilement identifié. Ces éléments confirment un besoin d’information renforcée, ainsi que d’actions de prévention plus structurée et davantage articulées aux parcours de santé globaux.
En termes d’accès aux soins et de prévention, plusieurs constats sont cependant encourageants. Le déploiement des nouveaux examens bucco-dentaires progresse : près de deux praticiens sur trois indiquent les avoir déjà intégrés dans leur pratique courante. De même, l’arrivée attendue des assistants en santé bucco-dentaire est perçue comme un atout considérable pour renforcer les actions de prévention. 80 % des professionnels interrogés considèrent que ces nouveaux métiers pourraient transformer durablement l’organisation des soins et contribuer à un meilleur accompagnement des patients.
Le baromètre met également en lumière la diversité des pratiques d’approvisionnement, reflet de l’évolution rapide des modes d’achat dans le secteur de la santé. Le développement des plateformes en ligne, utilisées par deux praticiens sur trois, crée de nouvelles opportunités mais appelle aussi à une information renforcée sur la traçabilité et la vérification du marquage CE. Ces retours ouvrent la voie à un travail collectif pour sécuriser encore davantage l’accès à des produits fiables et de qualité. Dans cet esprit, le COMIDENT met à la disposition des professionnels de santé des outils simples (guide et checklist) pour s’assurer de la conformité réglementaire des produits commandés.
« Ce colloque illustre la capacité de notre filière à se rassembler pour partager un diagnostic commun et construire des solutions utiles au système de santé. Les échanges montrent un engagement fort des professionnels en faveur de la prévention et de la qualité des soins, mais rappellent aussi la nécessité de renforcer la vigilance face à plusieurs défis. Un certain nombre d’entre eux sont centraux dans les actions menées par le COMIDENT et ont fait l’objet d’un point d’attention particulier lors cet événement d’ampleur pour le secteur : une meilleure intégration de la santé bucco-dentaire dans les plans de santé globaux, l’amélioration de l’accès aux soins, le soutien à l’innovation et la lutte contre les produits non-conformes. C’est pourquoi nous appelons à une véritable stratégie nationale en santé bucco-dentaire et les travaux qui seront lancés très prochainement par la Direction générale de la Santé devraient nous permettre d’aller dans ce sens » selon Olivier LAFARGE, Président du COMIDENT
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